NOS THÉMATIQUES

La sobriété énergétique des services d’eau et d’assainissement

Quels enjeux ?

Selon l’ADEME, la consommation d’énergie des services d’eau français produit annuellement 4,2 kg d’équivalent CO2/habitant pour l’eau potable et 5,9 kg d’équivalent CO2/habitant pour l’assainissement collectif. Le traitement et le transport de l’eau potable et des eaux usées représentent entre 1 et 18 % de la consommation d’électricité des zones urbaines selon le Partenariat Français pour l’Eau (PFE). Face aux défis croissants de la transition énergétique et aux exigences renforcées de la directive DERU 2, les stations d’épuration (STEP) doivent aujourd’hui réduire leur empreinte énergétique tout en explorant leur potentiel de production d’énergie renouvelable. 

De la captation à la distribution de l’eau potable, en passant par le traitement des eaux usées, chaque étape mobilise des ressources énergétiques importantes. Alors, comment optimiser ces consommations pour allier performance et durabilité ?

Afin de réduire significativement l’empreinte énergétique des services d’eau et d’assainissement tout en garantissant un service fiable et durable plusieurs solutions peuvent être mise en place comme :

    • Optimiser l’existant,
    • Renouvellement les équipements,
    • Lutte contre les fuites,
    • Entretien et renouvellement des réseaux,
    • Mieux réguler temps de pompage.

Actions dans les services de nos territoires :

    • Argelès-sur-Mer
    • Communauté de Communes Piège Lauragais Malepère

Consommation énergétique : recommandations (d’après le document de l’AERMC 2018)

1. Evaluer la performance des stations d’épuration en incluant la consommation énergétique

Il est important de mieux connaitre les consommations y compris par sous-poste, cela commence donc par collecter les données : débits traités, auto-surveillance entrée/sortie, extraction et siccité des boues, factures énergétiques. La liste précise des équipements installés indiquant les puissances installées et les temps de fonctionnement permet de compléter ces données.

    Un suivi de la consommation, globale et par poste, prévu dès la conception présente de nombreux avantages et permet de faire remonter des niveaux d’alertes au niveau de la supervision. Ces données serviront de base pour engager une optimisation énergétique en privilégiant les équipements les moins énergivores. 

    2. Lutter contre le sur-dimensionnement

    C’est le taux de charge organique qui explique les variations de consommations énergétiques entre les divers procédés, un sur-dimensionnement des ouvrages va donc influer sur ces consommations. Il est indiqué dans l’étude que le dimensionnement des ouvrages peut s’étudier par étape avec une appréciation la plus réaliste possible de l’évolution des différents rejets de la collectivité.
    Afin de garantir un niveau d’utilisation optimal des ouvrages de pompage et d’aération, un facteur est à privilégier : la mise en place de réseaux séparatifs et la lutte contre les eaux claires parasites qui engendrent des dilutions des eaux usées.

      3. Choix des procédés et des équipements

      Le choix des procédés et équipements va avoir un rôle décisif sur les performances énergétiques de la STEP. Il conviendra dans un premier temps :

      • de privilégier les technologies traditionnelles aux boues activées ou bio-filtres,
      • et seulement si elles ne satisfont pas l’ensemble des contraintes imposées, alors envisager des technologies plus innovantes comme les réacteurs biologiques séquentiels, les biréacteurs à membranes et les lits fluidisés sur support. 

      L’innovation dans la gestion de l’énergie pour les services d’eau et d’assainissement 

      🌱 Vers une gestion plus intelligente de l’énergie

      Les nouvelles technologies permettent aujourd’hui d’optimiser la consommation énergétique des infrastructures hydrauliques. Grâce à l’intelligence artificielle et aux capteurs connectés, il est possible d’anticiper les besoins en pompage et d’adapter les consommations en temps réel.

      🔋 Valoriser l’énergie cachée des services d’eau

      Les réseaux d’eau et d’assainissement recèlent un potentiel énergétique encore sous-exploité. La récupération de chaleur des eaux usées, la micro-hydroélectricité sur les conduites ou encore la production de biogaz à partir des boues d’épuration sont autant de solutions innovantes pour produire une énergie locale et renouvelable.

      Vers des stations d’épuration à énergie positive

      Grâce aux avancées technologiques, certaines stations d’épuration ne se contentent plus de traiter les eaux usées, mais deviennent de véritables centrales énergétiques. En combinant méthanisation, solaire et optimisation des procédés, elles peuvent même produire plus d’énergie qu’elles n’en consomment.

      🔄 L’autoconsommation et le stockage énergétique au service des réseaux

      L’intégration des énergies renouvelables, couplée à des systèmes de stockage intelligents, permet de lisser la consommation énergétique des infrastructures d’eau.

      L’objectif ? Réduire la dépendance aux énergies fossiles et améliorer la résilience des services face aux fluctuations du réseau électrique.